Cote Magazine – Mai/Juin 2009

Il a grandi dans le Forez, où l’industrie fût une fierté partagée. Son père était ingénieur-soudeur chez Giat, le fabricant d’armes, sa mère couturière et son grand-père tisseur. Lui-même a fabriqué un temps des meubles de série. Son studio s’appelle Aïe Design. En souvenir de ce professeur qui, pendant son master, voyait du high tech et du high design partout. Désormais installé à marseille, il dessine des objets d’une grande pureté, d’une seule ligne, sans joints ni cassures. Une recherche de la simplicité absolue, un dessin qui se développe autour d’une simple feuille. Avec Flap, dont la base est composée d’une simple bûche posée au sol, il invente une chaise éthique tout en légèreté et en équilibre, dont il reste à produire le premier exemplaire. Il réinvente le meuble gigogne, avec sa table de salon 1 + 2 : en Corian, la table et ses deux éléments en appoint ne s’emboitent pas, selon le principe des poupées russes, mais se modulent selon l’humeur et les nécessités du moment. Avec son luminaire Mât, il fait entrer le mobilier urbain dans nos intérieurs. Il s’intéresse à la signalétique des villes, terrain d’une lutte sans merci entre voiture et piéton. Il y répond en imaginant des bandes d’un passage piéton qui pourraient se rouler comme une moquette ou qui deviendraient des sièges. Pour la Friche Belle de mai, il imagine des bornes de vélos (Velock), qui reproduisent le dessin d’une courbe sonore numérisée. Parce que, à ses yeux (ou plutôt ses oreilles), « la Friche, c’est d’abord le son, la voix, la parole ».

Enfin, entouré de graphistes, d’architectes, d’un autre designer et de sérigraphes, il ouvre un lieu collectif, la designOthèque, du côté de Longchamp avec l’ambition de « créer de l’intérêt autour du design à marseille ».

Urban par Olivier-Jourdan Roulot et Claude Ponsolle