MAISON FRANÇAISE – juin 2011

MAXIME PAULET  >  DESIGNER ARTISAN

Dur dur d’être designer à Marseille ?

Oui, car les projets ont du mal à aboutir, non car l’idée persistante qu’il y a beaucoup à faire dans cette ville, toujours en ébullition, entretient le feu de la création. La perspective de 2013, qui devrait voir le sacre de Marseille capitale de la culture, accentuant encore le phénomène, partout, les cartons regorgent de projets, en attente de décisions…

 

Maxime Paulet, 30 ans, créateur de Aïe Design fait partie de la nouvelle génération des designers marseillais, qui espèrent bien tirer leur épingle du jeu. Arrivé il y a 4 ans de St Etienne, Maxime Paulet a démarré à la Friche de la Belle de Mai par un projet de signalétique. Un sujet de choix pour le jeune designer, doté d’un master de design et d’architecture d’espace public, toujours très intéressé par le mobilier urbain. Témoin son projet « M.o.v.e. » mobilier d’observation de la ville en expansion, une proposition de mobilier éphémère, fabriqué à partir de béton, de fer à béton et de planches de coffrage, destiné à interpeller le citoyen aux abords des chantiers. Un exemple qui traduit aussi la capacité du designer à manier aussi bien les matériaux luxueux comme le corian utilisé dans certaines de ses pièces, que les matériaux humbles. Mais l’espace urbain n’est pas le seul terrain de jeux de Maxime Paulet qui rêve de créer une passerelle entre architecture et design…

Après avoir créé simultanément , Aïe Design, sa propre structure, et la designOthèque, espace qui met en synergie, outre ses propres talents, ceux d’un graphiste, d’une photographe, d’une bijoutière et bientôt d’un architecte, Maxime Paulet a donné libre cours à sa créativité. Il s’est donné le temps de réaliser en auto édition, de quoi composer un vrai catalogue, représentatif de ses divers savoirs faire, qu’il s’agisse d’agencer un espace comme celui du WaaW à Marseille, ou de créer un mobilier original à l’image des Ortogonautes ou de Bond. Modulables ou empilables, les Ortogonautes sont des petites unités de rangement en polystyrène recouvert d’une carapace de béton ciré. Les premiers spécimens de ce produit -Strong et Break – primé l’an passé comme innovation par la chambre des Métiers, ont été vendus à des collectionneurs lors d’une vente aux enchères chez Leclere Maison de vente. Dans un tout autre style, Bond est un petit siège qui joue la simplicité et le détournement de matériaux en mariant acier thermo-laqué et feuillard de cerclage. Chaque objet, conçu et réalisé de bout en bout par le designer qui est également un artisan hors pair.

Pour 2013 Maxime Paulet est revenu vers l’espace urbain en répondant, via la designOthèque, à un appel à projet européen sur la signalétique de la ville et de son territoire. Un territoire dont il aimerait donner une nouvelle lecture.

par Béatrice SOMVILLE